[Cet article datant de 2009, il doit être mis à jour prochainement] Pour une entreprise qui fait de la vente à distance il existe plusieurs moyens de valoriser vos produits*. Mais parmi tous ces moyens il y en a un qui est à la fois incontournable et indispensable pour arriver à vendre vos produits et créer de la valeur autour de votre offre, c’est la photographie.
Si vous vendez des produits industriels, vous pouvez parfois profiter des photos faites par le fabricant. C’est souvent de jolies photos faites par des professionnels que l’on retrouvera non seulement sur votre site, mais aussi sur tous les sites vendant les mêmes produits. C’est pas très facile de se différencier dans ces conditions. Si vous voulez faire la différence il vaut mieux utiliser vos propres photos quand c’est possible (et valorisant).
Par contre si vous vendez des produits qui ne sont pas accompagnés de photographies professionnelles. Par exemple, si vous vendez des produits d’artisanat vous disposez assez rarement de photographies. Et quand c’est le cas, ce sont le plus souvent des photographies réalisées au flash assez peu flatteuses.
Vous pouvez aussi rencontrer des photos ratées de produits dans le monde industriel (par exemple avec des produits venant d’Asie) qui vont être plutôt handicapantes pour la vente à distance. Car de belles photos, c’est un vrai budget bien souvent oublié par les entrepreneurs du web débutants et les industriels soucieux de réduire leurs dépenses.
Nous n’allons pas parler ici du tarif des photographes professionnels qui peut être rentable si vous n’avez que quelques produits à photographier, mais plutôt du studio photo que vous allez devoir constituer pour illustrer de façon satisfaisante votre (je l’espère vaste) catalogue produit. Au delà de 10 produits à photographier il commence à être est plus intéressant de constituer son studio que de faire appel a un professionnel.
Je parle des photos du catalogue car si vous devez faire d’autres photographies plus visuelles ou créatives, rassemblant un panel de produit façon nature morte dans un environnement plus large que les quelques centimètre carré de votre studio, il vaut mieux confier le projet à un pro si vous voulez un bon travail.
Mais pour faire des photos accompagnant un descriptif vous pouvez normalement le faire tout seul.
A quoi doit ressembler mon studio Photo ?
1 – Partez du bon pied !
Pour faire de belles photographies de produits vous devez absolument éviter le flash situé sur votre appareil photo. Un photographie prise avec ce type de flash écrase les reliefs de l’objet photographié, transforme les couleurs de l’objet, grille les couleurs des « hautes lumières » (parties blanches ou métalliques) et transforme le fond de votre photographie moins éclairé en cimetière grisâtre, sombre et flou. Bref une catastrophe.
Les appareils photographiques numériques d’aujourd’hui adaptent en général leur temps d’ouverture ou leur sensibilité à la luminosité ambiante et peuvent se passer de flash. Une photo de produit réussie sans flash est nettement plus vendeuse que celle faite avec. Les ombres et couleurs sont plus belles, le produit reprend ses dimensions et le fond est nettement plus souriant. Mais la photo est souvent floue.
Comme l’iris de votre appareil photo reste ouvert plus longtemps, le bougé le plus infime se transforme en flou. Il faut donc pour réussir de belles photos que votre appareil soit maintenu fermement, par exemple sur un pied bien stable conçut a cet usage. Donc le pied est indispensable.
2 – Un environnement lumineux uni.
Les couleurs de vos photographies ne sont pas toujours fidèles. C’est un vrai problème pour un bon nombre de produits, comme ceux de la mode ou de la décoration. Vos clients doivent avoir une idée suffisamment précise de la couleur de vos produits et si cette couleur n’est pas celle espérée, vous allez avoir droit à un retour dans le meilleur des cas, où un litige dans le pire.
Peu de gens le savent, mais la couleur dépend fortement de la lumière qui l’éclaire. Pas de lumière, pas de couleur (ne dit on pas que la nuit tout les chats sont gris^^) En effet une couleur verte pourra être soutenue éclairée par l’astre du jour ou infiniment pale sous l’incandescence d’un halogène.
Les appareils photos numériques savent corriger plus ou moins ce phénomène et modifient la fameuse « balance des blancs » selon la nature de la luminosité ambiante. Mais ils gèrent très mal le phénomène si la lumière vient de deux ou trois sources lumineuses différentes (par exemple le soleil, un néon et une lampe à incandescence en même temps).
Vous devez donc vous assurer que votre produit soit éclairé par un seul type de source lumineuse (Bien souvent des néons en numérique).
3 – Une balance des blanc optimale.
Respecter les couleurs c’est vraiment très important. Alors pour vous assurer que votre appareil photo fait bien la « balance des blancs » il vaut mieux lui donner à voir un blanc étalon pour lui permettre de réaliser ce réglage de façon optimale, puis déconnecter cet automatisme pour vous assurer que cette balance sera constante tout le long de votre séance de photographie pour un produit.
Cela vous permet d’éviter de faire trois photos du même produit aux couleurs légèrement différentes.
Bon vous allez me dire que vous pouvez réaliser ce travail sur Photoshop, mais croyez moi, il est nettement plus facile de faire cela pendant la séance que de modifier 400 clichés dans un logiciel pour les rééquilibrer les uns avec les autres « après coup ». D’autant plus que cela demande une bonne maîtrise du logiciel pour y arriver.
4 – Un environnement maîtrisé
Un autre point qui est un véritable cauchemar à gérer dans Photoshop si l’on a pas préparé le travail lors de la photographie c’est « le détourage ».
Une photo de catalogue doit se faire dans l’environnement le plus sobre possible pour mettre en valeur le produit et intégrer la photo dans la mise en page de votre site. Bien souvent le fond de page de votre catalogue est blanc et pour éliminer tout élément indésirable vous devez détourer votre produit (entourer informatiquement les contours de l’objet) et effacer l’environnement gênant de votre photo.
Selon la complexité des contours de votre produit, l’opération peut prendre de 10 minutes a une heure, le tout multiplié par le nombre des photos à traiter.
Bon je vous rassure, Photoshop à quand même prévu des outils et méthode pour accélérer tout cela de façon impressionnante avec des outils comme la fameuse « baguette magique » ou le « lasso magnétique ». Mais le bon fonctionnement de ces outils « magiques » est subordonné à la nature de votre photo et au fait que votre objet se détache de façon importante de son environnement.
Il faut donc mettre en place un environnement simple, sobre et de couleur unie pour faciliter le détourage de vos photos. De préférence, blanc, si le fond de votre mise en page est claire.
5 – Un éclairage adouci
Vous aurez beau créer un environnement uni autour de votre produit et utiliser toujours le même type de luminosité, vous allez avoir quand même des problèmes avec la façon dont votre produit à photographier est éclairé.
Pourquoi ? Parce que les lumières directes braquées vers votre produit créent des ombres soutenues et des parties éclairées trop éclairées (dans le métier on dit que les « hautes lumières » sont « brulées »).
Si comme moi vous prenez pas mal de photos de paysages, vous avez sûrement remarqué que vos plus belles photos sont faites par un temps légèrement couvert plus que si le soleil est à son Zénith et plonge la moitié de votre photo dans une ombre trop noire et l’autre moitié dans une lumière trop forte.
Et bien pour votre produit, c’est la même chose. Des lumières trop fortes et directives (façon spot) gâchent la photo alors que les lumières douces et bien réparties vous permettent de faire de belles photos.
Pour avoir des lumières douces et bien réparties, vous pouvez de placer un drap blanc entre la source lumineuse et l’objet a photographier qui devrais faire disparaître les ombres trop présentes et les hautes lumières brulées.
C’est la raison pour laquelle un bon nombre de photographes utilisent une sorte de tente (le plus souvent blanche) pour enfermer leur produit et maîtriser l’environnement qu’ils éclairent par l’extérieur. Si vous achetez ce type de tente, ne mettez pas vos spots à l’intérieur, mais bien à l’extérieur. Un spot placé en hauteur à l’arrière de la tente permet même de rendre le fond de la photo légèrement lumineux (ce qui est bon pour le détourage).
En conclusion :
Un bon studio photo pour faire votre catalogue, c’est effectivement un bon appareil photo, mais également un environnement maîtrisé pour assurer la qualité des tirages.
De cette bonne qualité dépend le volume de travail à réaliser en retouche et la valorisation finale de votre produit. Dans l’inconscient collectif un produit mal photographié au flash vaut bien moins cher que le même produit présenté avec une photographie flatteuse.
Le bon placement, des produits, de la lumière, de l’environnement doit être testé et réglé en plusieurs fois afin d’obtenir les meilleurs résultats. Vous devez impérativement contrôler ces résultats sur votre écran d’ordinateur car, dans tous les cas, celui de votre appareil ne vous permet pas de juger de la réelle qualité des photos.
Une fois que vous avez trouvé les bon réglages, allez-y , mitraillez vos produits dans tous les sens pour trouver le meilleur cadrage ou la meilleure orientation possible. N’hésitez-pas à recommencer les « shootings » les plus ratés, après tout, le studio vous appartient.
La photographie, c’est vraiment le meilleur moyen de valoriser vos produits, de rassurer vos clients potentiels sur la qualité de vos produits, de les conforter dans leur choix.